Les entreprises publiques chinoises vont explorer l'utilisation des stablecoins
Le Shanghai SASAC signale un changement majeur alors que la Chine repense sa politique en matière de stablecoins
Le gouvernement chinois a fait un pas important vers l'adoption des stablecoins en demandant aux entreprises publiques d'évaluer la faisabilité du lancement de jetons numériques ancrés dans le yuan.
Des entreprises telles que Guotai Haitong et Shanghai Data Group ont reçu l'ordre de commencer des recherches et des évaluations internes, rapporte Crypto News.
La décision découle d'une réunion tenue la semaine dernière par la Shanghai State-owned Assets Supervision and Administration Commission (SASAC), marquant un changement notable dans la position historiquement prudente de la Chine sur les crypto-monnaies. Lors de cette réunion, le directeur de la SASAC, He Qing, a souligné le rôle que les monnaies numériques pourraient jouer dans le renforcement de l'efficacité économique et de l'innovation financière transfrontalière. Ses remarques signalent une poussée stratégique vers la tokenisation et l'intégration de la blockchain au sein des infrastructures industrielles et financières gérées par l'État.
Le rôle économique des stablecoins mis en évidence par la promotion de l'innovation
Dans ses remarques, He Qing a souligné que la blockchain et les actifs réels tokenisés pourraient jouer un rôle central dans le financement de la chaîne d'approvisionnement, les règlements transfrontaliers et la modernisation industrielle. Il a exhorté les entités publiques à adopter ces technologies en tant qu'outil d'innovation scientifique et technologique et à ajuster le mix industriel de la Chine. Alors que la Chine a toujours sévi contre les crypto-monnaies publiques comme le bitcoin, ce regain d'attention suggère une approche plus pragmatique, peut-être motivée par l'essor international des stablecoins.
Les stablecoins garantis par des monnaies fiduciaires se sont révélés efficaces pour les transactions rapides et peu coûteuses, ce qui a incité la Chine à réévaluer sa position rigide. En impliquant des acteurs publics dans le processus exploratoire, le gouvernement maintient le contrôle tout en exploitant les avancées technologiques de manière centralisée.
La dynamique mondiale pourrait forcer la main de Pékin
Le regain d'intérêt de la Chine pour les monnaies stables n'est pas une coïncidence. Des homologues mondiaux comme les États-Unis, Hong Kong et l'Union européenne progressent rapidement dans la mise en place de leurs propres cadres pour les stablecoins. Aux États-Unis, la loi GENIUS a récemment été adoptée par le Sénat et attend d'être votée par la Chambre des représentants, tandis que l'ordonnance de Hong Kong sur les stablecoins entrera en vigueur en août. Le cadre MiCA de l'UE est déjà en place et offre des voies réglementaires claires aux émetteurs. Selon les analystes, la décision de la Chine est motivée par la crainte d'être à la traîne en matière de technologie financière, d'autant plus que les stablecoins gagnent du terrain en tant qu'outils de paiement et de règlement à l'échelle mondiale. Les stablecoins devenant essentiels aux économies numériques, Pékin pourrait agir par FOMO (fear of missing out) afin de maintenir sa compétitivité dans le paysage financier mondial en pleine évolution.
Récemment, nous avons écrit que le gouverneur de la Banque d'Angleterre , Andrew Bailey, a lancé un avertissement sévère aux banques concernant les risques systémiques posés par les stablecoins, exhortant les institutions à éviter de les émettre.
