27.03.2025
Jainam Mehta
Contributeur
27.03.2025

Le WTI passe sous 70 $ à cause des droits de douane et des craintes sur l’offre

Le WTI passe sous 70 $ à cause des droits de douane et des craintes sur l’offre Le WTI se négocie à près de 69 dollars, les tarifs douaniers américains et l'offre étant à l'origine de la volatilité du prix du pétrole.

Le pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) a glissé à environ 69,20 dollars le baril jeudi, se retirant d'un rallye de trois jours alors que les investisseurs réévaluent l'impact des tarifs douaniers de 25 % récemment annoncés par le président américain Donald Trump sur les importations d'automobiles. Les droits de douane, qui entrent en vigueur le 2 avril, ont ravivé les tensions commerciales mondiales et suscité une nouvelle incertitude sur les marchés des matières premières.

Les analystes sont partagés quant à l'impact global des droits de douane sur la demande de pétrole. Si certains estiment que l'augmentation des prix des véhicules pourrait retarder l'adoption de technologies économes en carburant, ce qui soutiendrait la consommation de brut à long terme, d'autres soulignent la possibilité d'une destruction de la demande à court terme, la croissance mondiale étant confrontée à de nouveaux vents contraires liés au commerce.

Dynamique des prix de l'USOIL (février 2025 - mars 2025) Source : TradingView.

Les sanctions et la dynamique de l'offre alimentent la volatilité

Le resserrement des conditions de l'offre mondiale a également fait baisser le prix du pétrole. L'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA) a fait état d'une baisse significative des stocks de brut la semaine dernière, avec une diminution des stocks de 3,34 millions de barils, soit la plus forte baisse hebdomadaire depuis décembre. Les stocks d'essence ont également baissé, renforçant les signes d'une demande intérieure robuste.

Sur le plan géopolitique, la société indienne Reliance Industries, qui exploite le plus grand complexe de raffinage de pétrole au monde, aurait l'intention d'interrompre ses importations de brut vénézuélien. Cette décision fait suite aux pressions accrues exercées par les États-Unis sur les acheteurs de pétrole sanctionné en provenance du Venezuela et de l'Iran, ce qui a pour effet de restreindre davantage l'offre mondiale. Parallèlement, les discussions entre les États-Unis, la Russie et l'Ukraine pourraient déboucher sur un assouplissement partiel des sanctions imposées au brut russe, un facteur qui exerce actuellement une légère pression à la baisse sur les prix.

En ce qui concerne l'avenir, l'OPEP+ devrait se réunir au début du mois de mai, et les spéculations vont bon train quant à une éventuelle augmentation des quotas de production. L'annonce récente par l'Irak d'une augmentation de sa capacité au-delà de 6 millions de bpj d'ici à 2029 renforce également les inquiétudes concernant l'offre à moyen terme.

Précédemment, nous avons souligné la sensibilité du WTI à la fois aux gros titres géopolitiques et aux données sur les stocks. Les prix étant inférieurs à 70 dollars, l'équilibre entre les chocs de politique commerciale et les contraintes de l'offre physique reste le facteur déterminant. La configuration actuelle favorise des perspectives agitées à court terme, car les opérateurs évaluent des signaux contradictoires.

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