Une start-up française retrouve 45 000 USDC grâce à un paiement de 10 euros

Un simple paiement de frais de transaction de 10 euros a permis de retrouver la trace de 45 000 USDC disparus d’un portefeuille crypto de la start-up française Kaiko. Le tribunal judiciaire de Paris devra trancher entre l’hypothèse d’un vol prémédité et celle d’une confusion avec un “Air drop”.
Deux anciens employés de la start-up française Kaiko, spécialisée dans l’analyse de données blockchain, ont dû répondre devant le tribunal judiciaire de Paris pour la disparition de 45 000 USDC, un actif numérique stable équivalent au dollar américain. Le tribunal a dû déterminer si cette disparition était le fruit d’un vol prémédité ou d’une confusion malheureuse liée à un “Air drop” – une récompense aléatoire dans l'écosystème crypto.
Les premiers indices : un paiement de frais révélé
L’enquête a pris un tournant décisif grâce à un paiement de 10 euros pour des frais de transaction, selon ZDnet. Ce paiement, effectué avant le transfert des 45 000 USDC, a permis de remonter la piste des fonds volés. Les fonds avaient d'abord été convertis en Bitcoin, puis en Ethereum, avant d’être répartis et placés dans différents portefeuilles. Cependant, l’enquête a révélé que les frais de transaction avaient été payés à partir du portefeuille d’un développeur de Kaiko, Michael I., ce qui a permis de relier les fonds volés à un membre de l’entreprise.
Nicolas B., un ancien directeur de Kaiko, a expliqué qu'il pensait avoir trouvé un “Air drop” de la fondation API3, une récompense attribuée aux contributeurs. Toutefois, la logique du tribunal semble mettre en doute cette explication. "Pourquoi auriez-vous bénéficié d’un Air drop ?", a demandé le président du tribunal. L’accusé a affirmé que le portefeuille était déjà enregistré dans son téléphone, mais les irrégularités dans le processus ont éveillé les soupçons du tribunal.
"Tout a été fait pour complexifier les choses" - Guillaume Lamboy, spécialiste crypto
L’amende requise et la réponse de l’avocat
Le tribunal a requis une amende de 45 000 euros contre Nicolas B., avec 20 000 euros avec sursis. En réponse, la défense de Nicolas B. a soulevé des manquements dans l’organisation interne de Kaiko, suggérant que l’entreprise aurait dû mieux structurer ses processus internes et le départ d’un employé. Kaiko a demandé une réparation de 125 000 euros pour son préjudice. Le jugement sera rendu le 15 mai prochain. L'affaire soulève des questions sur les pratiques de sécurité dans l'écosystème crypto et l’importance de structurer correctement les processus internes des entreprises pour prévenir de tels incidents.