21.02.2025
Anastasiia Chabaniuk
Auteur, expert financier chez Traders Union
21.02.2025

La zone euro pénalisée par la contraction du secteur privé français

La zone euro pénalisée par la contraction du secteur privé français Le secteur privé en zone euro stagne en février, la France en forte contraction, l’Allemagne en léger rebond.

​L'activité du secteur privé en zone euro a stagné en février, freinée par une contraction marquée en France, selon les données préliminaires de S&P Global et Hamburg Commercial Bank (HCOB). 

L'indice PMI composite de la zone euro est resté stable à 50,2, en deçà des attentes qui le situaient à 50,5, signalant une croissance quasi nulle. En France, l’indice PMI composite a reculé à 44,5, son plus bas niveau depuis septembre 2023, bien en dessous du seuil de 50, indiquant une contraction du secteur privé. 

La France affiche un recul flagrant 

Le secteur des services, pilier de l'économie française, est le principal responsable de ce recul. Selon Reuters, son indice PMI est tombé de 48,2 en janvier à 44,5 en février, son plus bas niveau en 17 mois. Cette chute dépasse largement les attentes des analystes, qui anticipaient un léger ralentissement à 48,0. Les entreprises de services signalent une baisse marquée de la demande, notamment en raison d’un pouvoir d’achat affaibli et d’une incertitude économique persistante. 

La contraction touche particulièrement les secteurs du commerce, du tourisme et des services professionnels, confrontés à une réduction des commandes et à une pression croissante sur les marges bénéficiaires. Le secteur manufacturier français, bien que toujours en difficulté, a montré une légère amélioration, son indice passant de 45,0 à 45,5. Cependant, cette progression reste insuffisante pour compenser la chute du secteur tertiaire.

Rectifier le tir en apportant des solutions viables sur le long terme

Plusieurs facteurs expliquent cette contre-performance. La consommation intérieure reste faible, affectée par l’inflation persistante et la hausse des taux d’intérêt, qui freinent le crédit et la dépense des ménages. Par ailleurs, les entreprises subissent une augmentation des coûts de production, réduisant leurs marges et leurs capacités d’investissement. Avec une croissance atone et une demande en berne, la France risque ainsi de peser durablement sur l’activité en zone euro. La Banque centrale européenne (BCE) pourrait être contrainte d’ajuster sa politique monétaire si cette tendance se confirme, notamment en envisageant un assouplissement des conditions de crédit. Les prochains mois seront cruciaux pour l’économie française. Une amélioration des conditions de financement et un soutien aux entreprises seront nécessaires pour éviter un ralentissement plus prononcé et un impact prolongé sur l’ensemble de la zone euro.

Ce matériel peut contenir des avis de tiers, ne constitue pas un conseil financier et peut inclure du contenu sponsorisé.