Impôts en France : entre pression fiscale et stratégies d’optimisation

Un récent sondage OpinionWay pour « Les Echos » et Le Conservateur, publié en février 2025, révèle que 68 % des Français estiment que leurs impôts ont augmenté depuis 2017, et 66 % jugent les droits de succession trop élevés. Paradoxalement, deux tiers des contribuables recherchent des avantages fiscaux, tandis que 50 % se disent favorables à un alourdissement de l’IFI.
Malgré les promesses gouvernementales de réduction d'impôts, le sentiment d’un alourdissement fiscal progresse en France. Beaucoup cherchent à optimiser leur fiscalité via des dispositifs de défiscalisation. Ce paradoxe illustre une relation ambivalente des contribuables avec l'impôt, entre volonté de réduction de leur propre charge fiscale et adhésion à une taxation plus forte des patrimoines élevés.
Des impôts jugés excessifs
Parmi les différentes taxes citées par Les Echos, les droits de succession et de donation sont considérés comme trop élevés par 66 % des sondés. Cette opinion s'explique en partie par le fait que les tranches du barème n'ont pas été révisées depuis plus de dix ans, malgré l'inflation. De même, la taxe foncière est jugée excessive par 66 % des Français, en raison de l'augmentation des valeurs locatives cadastrales et des taux décidés par les collectivités locales. L'impôt sur le revenu est également perçu comme trop élevé par 53 % des personnes interrogées.
Face à cette pression fiscale ressentie, deux tiers des Français accordent de l'importance aux avantages fiscaux lors du choix de leurs placements financiers. Cette tendance est particulièrement prononcée chez les ménages aux revenus annuels supérieurs à 42 000 euros (72 %) et chez ceux dont le patrimoine immobilier dépasse 330 000 euros (75 %). Cependant, 68 % des Français déclarent ne pas détenir de produits de défiscalisation, bien que ce chiffre soit en baisse de 5 points par rapport à l'année précédente.
Un vrai paradoxe fiscal
50 % des sondés estiment que la transformation de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) en Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) a été une évolution négative, et autant sont favorables à un renforcement de l'IFI. Paradoxalement, seuls 5 % des Français sont redevables de cet impôt. Par ailleurs, moins de la moitié connaissent leur taux moyen d'imposition, et 80 % ignorent leur tranche marginale d'imposition, un chiffre en hausse de 2 points par rapport à 2024. Ces données illustrent le paradoxe français en matière de fiscalité : une aspiration à la réduction de sa propre charge fiscale, combinée à un désir d'alourdir celle des plus aisés, le tout dans un contexte de méconnaissance généralisée des mécanismes fiscaux.