ETF et actions : les investisseurs français capitalisent sur la croissance du secteur de la défense

Alors que le secteur de la défense s’envole en Bourse, les investisseurs français doivent composer avec un marché en pleine croissance, mais sans ETF dédié. Pour se positionner, il leur faut bâtir un portefeuille diversifié en sélectionnant des valeurs clés du secteur.
Les valeurs boursières du secteur de la défense en Europe connaissent une hausse spectaculaire, propulsées par l’annonce d’un plan européen de 800 milliards d’euros destiné à renforcer l’industrie de l’armement. Dassault Aviation a bondi de 19 %, Thales de 16 % et Rheinmetall de 15 % en seulement quelques jours.
Comment les investisseurs français peuvent-ils se positionner ?
Pour les investisseurs français cherchant à tirer profit de cette dynamique, l’absence d’un ETF dédié aux grandes valeurs européennes de la défense complique l’accès à ce marché en pleine expansion, selon Le Capital. Contrairement aux investisseurs américains, qui disposent de nombreux trackers spécialisés dans l’aéronautique et l’armement, les investisseurs français doivent construire eux-mêmes un portefeuille d’actions afin d’exposer leur capital aux opportunités du secteur.
L’option la plus directe consiste à investir dans des entreprises françaises bien établies dans l’industrie de la défense. Parmi elles, Dassault Aviation, spécialiste des avions militaires, Safran, acteur clé des moteurs et équipements aéronautiques, et Thales, expert en électronique de défense et cybersécurité, figurent parmi les choix les plus solides. Ces sociétés bénéficient de carnets de commandes bien remplis, alimentés par des contrats gouvernementaux et des exportations vers des pays alliés. À défaut d’un ETF spécifique, un investissement dans des fonds plus larges peut être envisagé.
« Il y a un risque d’acheter à un pic, ce qui réduit les chances de réaliser une plus-value significative. Ces valeurs réagissent aux événements géopolitiques, qui sont imprévisibles. Il est donc essentiel de diversifier son portefeuille avec d’autres secteurs. » Antoine Andreani, responsable de la recherche chez XTB France.
Un secteur sensible aux risques géopolitiques
La montée fulgurante des cours pose la question d’une potentielle surévaluation. L’indice Stoxx Europe Total Market Aerospace & Defense, qui regroupe les 27 plus grandes entreprises du secteur, a progressé de 57 % depuis septembre 2024. Un tel niveau suscite des inquiétudes parmi les analystes. Une correction de 10 à 15 % dans les semaines à venir n’est pas à exclure, notamment si certains investisseurs décident de sécuriser leurs gains. Si la défense apparaît comme un secteur stratégique à long terme, il demeure très volatil et fortement exposé aux tensions internationales.