La réindustrialisation française perd de la vitesse

Selon le baromètre industriel de l'État, le solde net des ouvertures et fermetures de sites industriels est devenu négatif pour la première fois depuis la création de cet indicateur en 2022, avec 114 ouvertures contre 119 fermetures, soit un solde négatif de cinq usines.
Le Baromètre industriel de l'État, publié le 13 mars 2025, indique que la dynamique de réindustrialisation en France a marqué le pas en 2024. Après deux années consécutives de forte croissance en 2022 et 2023, le pays a enregistré 89 ouvertures nettes d'usines, reflétant un ralentissement attendu dans la continuité du premier semestre.
Des disparités sectorielles
L'analyse sectorielle publiée par l’État révèle des contrastes notables. L'industrie verte a joué un rôle majeur en 2024, représentant un tiers des ouvertures nettes avec 27 nouvelles implantations. Ces initiatives se concentrent principalement sur les technologies de production d'énergie décarbonée, notamment les batteries, le photovoltaïque, les pompes à chaleur, l'éolien et l'hydrogène. Parallèlement, les secteurs de l'agroalimentaire et des biens de consommation ont maintenu une évolution positive, avec respectivement 20 et 11 ouvertures nettes de sites à forte valeur ajoutée. En revanche, les industries à forte intensité énergétique, telles que la plasturgie, la mécanique et le transport, ont subi des contractions significatives, totalisant la majorité des fermetures ou réductions d'usines. La filière automobile, confrontée à des défis structurels majeurs, a poursuivi sa décroissance, comme observé depuis le premier semestre.
Sur le plan territorial, certaines régions ont mieux résisté que d'autres. L'Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine ont maintenu un rythme soutenu de réindustrialisation, avec respectivement 32 et 24 ouvertures nettes, suivies par l'Occitanie avec 12 ouvertures. En revanche, les régions Grand Est et Hauts-de-France ont continué d'enregistrer des fermetures et réductions significatives d'usines, reflétant une transformation profonde de leur tissu industriel. Néanmoins, des ouvertures de sites à forte valeur ajoutée témoignent de l'attractivité persistante de ces territoires.
Perspectives et actions gouvernementales
Ces données reflètent les défis auxquels est confrontée l'industrie française, entre la nécessité de transition vers des technologies plus vertes et les difficultés des secteurs traditionnels à s'adapter aux nouvelles exigences économiques et environnementales. Les pouvoirs publics restent fortement mobilisés pour soutenir les secteurs en difficulté, protéger les entreprises et faciliter leur implantation. Des mesures sont envisagées pour maintenir le cap de la réindustrialisation et renforcer la compétitivité industrielle de la France.