La France allège ses impôts, mais reste le pays le plus taxé d’Europe

Malgré une baisse progressive de son taux de prélèvements obligatoires, la France reste le pays le plus imposé de l’Union européenne. Avec un taux de 43,8 % du PIB en 2023, l’Hexagone maintient une fiscalité élevée par rapport à ses voisins, bien que l’écart se réduise progressivement.
Depuis plusieurs années, la tendance à la diminution des prélèvements s’est accélérée sous l’effet de différentes réformes fiscales. Néanmoins, cette baisse a un prix : l’augmentation des déficits publics. Alors que la moyenne des pays de l’Union européenne s’établit désormais à 39 %, la France reste nettement au-dessus, devant le Danemark (43,4 %) et l’Autriche (43,1 %). À l’inverse, l’Irlande affiche un taux deux fois inférieur, à seulement 21,9 %.
Une fiscalité en évolution
Entre 2016 et 2023, la France a réduit son niveau d’imposition d’environ deux points de PIB, selon une note du site spécialisé Fipeco, relayée par Le Point. Cette baisse s’explique notamment par des réformes majeures, dont la suppression du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), remplacé par un allègement de cotisations patronales. De même, la part des prélèvements obligatoires sur le travail a diminué de 24 % à 22,7 %.
En revanche, les prélèvements sur le capital restent stables à 10,4 % du PIB, tandis que ceux sur la consommation ont légèrement baissé, conformément à la tendance observée dans l’ensemble de l’Union européenne. Si la TVA française n’est pas particulièrement élevée en comparaison avec d’autres pays, certaines taxes spécifiques, comme celles sur les carburants, l’alcool, le tabac ou encore les assurances, restent plus lourdes qu’ailleurs en Europe. Cette tendance à la baisse des prélèvements devrait se poursuivre avec les résultats de 2024, réduisant encore l’écart avec la moyenne européenne. Toutefois, cette politique a entraîné une aggravation des déficits publics, la France enregistrant des dépenses bien plus élevées que ses partenaires européens.
Une trajectoire incertaine pour 2025
Si la convergence fiscale avec le reste de l’UE semblait amorcée, 2025 pourrait marquer un retour à la divergence. Avec des finances publiques sous tension et des réformes budgétaires à venir, le débat sur la fiscalité française et son alignement sur les standards européens reste plus que jamais ouvert.