La France reste attractive, mais l’instabilité fait hésiter les investisseurs étrangers

Malgré un climat politique incertain depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, la France conserve sa première place en Europe dans l’indice d’attractivité publié par les Conseillers du commerce extérieur. Toutefois, les appels à plus de stabilité fiscale et réglementaire se multiplient.
À en croire l’indice d’attractivité du territoire 2025, publié ce lundi par le réseau des Conseillers du commerce extérieur (CCE), la France n’a pas perdu son attrait auprès des investisseurs internationaux. Elle reste le pays le plus attractif d’Europe, grâce à ses infrastructures, son capital humain qualifié, sa politique énergétique et son soutien à l’innovation. Pourtant, l’ombre d’une instabilité politique et fiscale pèse sur ses perspectives.
Des atouts indéniables, un climat à stabiliser
Malgré la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 et l’incertitude budgétaire prolongée, seuls 3 % des 2 065 chefs d’entreprise interrogés déclarent avoir annulé un projet en France sur la période 2024-2025. Selon Les Echos, parmi les dirigeants envisageant un investissement en Europe, 62 % désignent la France comme destination prioritaire. Le pays est particulièrement reconnu pour sa capacité à attirer les centres de R&D et pour ses avancées dans l’intelligence artificielle (53 %) et la décarbonation (79 %). Ces points forts sont salués en Amérique du Nord et au Moyen-Orient, deux régions stratégiques pour les investissements directs étrangers.
L’étude met cependant en lumière un ralentissement de l’investissement industriel, désormais limité à 24 % des projets, loin derrière les initiatives commerciales (45 %). Cette évolution, couplée à une baisse de 7 % des projets d’investissements étrangers annoncée début mars par Business France, souligne une perte de vitesse inquiétante. Les inquiétudes portent principalement sur la fiscalité : 75 % des sondés réclament davantage de compétitivité fiscale, 62 % pointent une instabilité législative, et 60 % demandent une meilleure maîtrise des dépenses publiques. La simplification administrative et la sécurité, en hausse dans les préoccupations, complètent le tableau.
Une concurrence régionale qui se renforce
La montée en puissance de l’Espagne — saluée pour son cadre de vie, sa sécurité et ses coûts salariaux compétitifs — constitue un défi sérieux. L’Italie affiche également une dynamique nouvelle. Si la France conserve ses fondamentaux, le risque d’un effritement progressif de sa position reste réel sans réformes supplémentaires.