27.03.2025
Anastasiia Chabaniuk
Auteur, expert financier chez Traders Union
27.03.2025

Impact des droits de douane de Trump sur l’automobile et l’économie française

Impact des droits de douane de Trump sur l’automobile et l’économie française La France est moins exposée aux droits de douane américains, mais certains secteurs en souffriront.

​Trump a récemment annoncé l’instauration de droits de douane de 25 % sur les voitures importées des pays extérieurs aux États-Unis, provoquant une onde de choc sur les marchés européens. Toutefois, la France semble moins exposée à ces nouvelles mesures, bien que certains secteurs, comme l'automobile et les vins, risquent de souffrir.

Face à l’annonce des taxes, la France parait mieux protégée que ses voisins européens, en particulier l'Allemagne, mais certains secteurs comme l’automobile, l’équipementier automobile et les vins pourraient ressentir les effets de ces nouvelles taxes. L’exposition relativement faible de la France aux exportations vers les États-Unis, en comparaison avec l’Allemagne, devrait limiter les impacts négatifs sur l’économie nationale.

Un impact limité sur l’industrie automobile française

Selon l’économiste Flavien Neuvy, la production automobile en France est faible, avec seulement 1,3 million de voitures produites cette année, une proportion minime de ces véhicules étant destinée aux États-Unis. Ainsi, les conséquences directes pour la France resteront modérées. Cependant, les équipementiers automobiles, comme Valeo, risquent de subir des répercussions plus graves. En effet, les pièces automobiles produites en dehors des États-Unis seront également soumises à des droits de douane. Ces entreprises, qui vendent une grande partie de leurs produits aux constructeurs américains, pourraient être contraintes d’augmenter leurs prix pour compenser ces nouvelles taxes, impactant ainsi leur compétitivité.

Pour BFMTV, la France semble moins vulnérable que d’autres pays, mais les conséquences pour l’industrie automobile européenne sont plus sérieuses. Le cabinet Kearney estime que la hausse des droits de douane pourrait avoir un "impact douloureux", avec jusqu’à 60 000 véhicules européens qui risqueraient de ne pas être vendus aux États-Unis. En conséquence, "jusqu’à 25 000 emplois pourraient être menacés" dans la filière automobile, avec une pression accrue sur les marges des fournisseurs, rendant la situation difficilement soutenable.

La France moins exposée que d’autres pays européens

Si l’on envisage une hypothèse pessimiste de droits de douane de 25 % sur tous les produits européens, la France ne serait pas le pays le plus touché. Selon la Banque de France, les exportations françaises de biens vers les États-Unis ne représentent que 1,6 % du PIB, bien moins que l’Allemagne (3,8 %) ou l’Italie (3,1 %), qui sont plus exposées au marché américain. De plus, l’économie française étant davantage tournée vers les services que vers les biens, elle reste moins vulnérable aux conséquences directes des droits de douane sur les produits manufacturés.

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