Les TPE et PME françaises confrontées à l'obligation de la facturation électronique

À partir de septembre 2026, la facturation électronique deviendra obligatoire pour toutes les entreprises françaises. Si cette réforme vise à lutter contre la fraude fiscale, elle suscite des inquiétudes, notamment pour les petites entreprises qui se préparent mal à cette transition numérique.
La généralisation de la facturation électronique pourrait permettre à l’État de récupérer entre 8 et 10 milliards d’euros par an. Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des Indépendants (SDI), est convaincu que cet objectif est réalisable grâce à une meilleure traçabilité des transactions. Cependant, si cette réforme est bénéfique pour l’État, elle représente un véritable casse-tête pour les petites structures.
Des frais et une complexité croissante pour les petites entreprises
La majorité des TPE et PME ne sont pas prêtes à se conformer à cette nouvelle obligation selon France Info. Basé sur les chiffres, 45 % des dirigeants de petites entreprises admettent ne pas être prêts à passer à la facturation électronique, principalement en raison du manque de temps et des incertitudes financières. En outre, 85 % des patrons ne savent pas combien leur coûtera cette mise en conformité. Le coût estimé pour les plus petites structures est d'au moins 50 euros par mois pour les services de facturation en ligne. À cela s’ajoutent les frais de comptabilité et les commissions bancaires, ce qui peut rapidement faire grimper la facture annuelle.
Si cette réforme pourrait offrir de nombreux avantages à long terme, elle représente un obstacle majeur pour les auto-entrepreneurs et les très petites entreprises. Le Syndicat des Indépendants s’inquiète de l’impact de cette réforme sur le régime d’auto-entrepreneuriat, qui pourrait se trouver fragilisé par l’addition de nouvelles démarches administratives et financières. Le passage à la facturation électronique pourrait, selon certains, alourdir encore plus la charge des petites structures déjà soumises à une fiscalité stricte.
Un changement inévitable, mais complexe pour les petites entreprises
Bien que l’objectif de réduire la fraude fiscale soit louable, la mise en place de la facturation électronique impose un défi de taille aux petites entreprises, en particulier aux TPE, PME et auto-entrepreneurs. La mise en conformité avec la nouvelle réglementation risque de coûter cher et d’ajouter une nouvelle couche de complexité dans la gestion quotidienne de ces structures. Le gouvernement devra être vigilant quant à l’impact de cette mesure sur le secteur des petites entreprises et prévoir des aides pour alléger cette transition.