La Nouvelle-Aquitaine se mobilise face aux droits de douane américains

La cellule de crise élargie néo-aquitaine se prépare à se réunir à nouveau dans les prochaines semaines pour examiner les impacts des nouvelles taxes douanières imposées par le gouvernement de Trump sur les exportations françaises vers les États-Unis. Les autorités régionales et les acteurs économiques se mobilisent pour comprendre les conséquences et définir des stratégies adaptées.
Une rencontre a eu récemment lieu au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine avec la participation d’élus régionaux, de représentants de la Banque de France, des Douanes, et d’experts en économie et finance internationales. L’objectif de cette réunion était de mesurer les conséquences de l'augmentation des droits de douane sur les exportations de la région vers les États-Unis et de proposer des solutions pour y faire face. L’heure était à l’évaluation des différents scénarios, avec en filigrane la question de l’exposition des filières économiques néo-aquitaines.
Les secteurs les plus touchés par les taxes douanières
Selon Placeo, les vins et spiritueux figurent en tête des secteurs les plus exposés, représentant près de 45% des échanges avec les États-Unis, soit environ 3 milliards d'euros d’exportations en 2024. Viennent ensuite les produits aéronautiques et spatiaux, les produits chimiques, le matériel électrique et les produits pharmaceutiques. Bien que ces secteurs représentent les trois quarts des exportations régionales vers les États-Unis, d’autres petites entreprises pourraient également être affectées, notamment celles dont les exportations sont presque exclusivement destinées au marché américain.
“L’exposition directe de la France aux taxes douanières américaines représente 1,7% du PIB, un impact à court terme certes gênant, mais sans conséquences durables pour l’économie française.” - Vincent Bignon, conseiller de la Banque de France
Les représentants des filières, comme le cognac ou l’aéronautique, ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact des droits de douane sur leur activité. La filière des spiritueux, par exemple, fait face à des pertes d’exportations sur les marchés chinois et américain, mettant en péril des millions d’euros de revenus. Le secteur aéronautique, qui exporte 70% de ses produits vers les États-Unis, pourrait aussi voir des investissements ralentir et des financements devenirs plus difficiles à obtenir, selon Anouk Laborie, directrice d’Aerospace Valley.
Adaptation et résilience face à la crise
Le président Alain Rousset a posé trois axes de réflexion pour répondre à cette crise : la résilience, l’adaptation aux nouvelles réalités économiques mondiales, et la résistance face à l’incertitude. Le marché européen, tout comme les nouveaux marchés émergents, pourrait offrir des opportunités pour les entreprises néo-aquitaines, à condition de repenser les stratégies commerciales et de renforcer l’innovation. Le soutien européen, particulièrement dans le domaine de la recherche, pourrait s’avérer déterminant dans la capacité de la région à naviguer dans cette période de turbulences économiques.