Fusions-acquisitions : la France vise les 100 milliards de dollars en 2025

En 2025, le marché français des fusions-acquisitions (M&A) devrait atteindre environ 100 milliards de dollars, selon les premières projections. Cette prévision marque une progression par rapport aux 96 milliards de dollars de 2024, malgré un contexte économique incertain.
L’année écoulée a vu une augmentation de 21 % des transactions par rapport à 2023, mais une rareté des opérations dépassant le milliard d’euros témoigne d’une prudence persistante des investisseurs. Selon une étude du cabinet Herbert Smith Freehills, 37 offres publiques ont été lancées en 2024, contre 23 en 2023, avec une prédominance des secteurs de l'informatique et de l'industrie. Cependant, seules trois opérations ont dépassé le milliard d'euros, illustrant un certain manque d'attractivité pour les grandes capitalisations.
Les groupes français accélèrent leurs acquisitions à l’International
Les entreprises françaises ont maintenu une dynamique solide dans leurs stratégies de croissance externe en 2024, notamment par des acquisitions internationales. D’après Boursorama, 49 milliards de dollars ont été consacrés à des rachats d’entreprises étrangères, traduisant une volonté d’élargir leur empreinte géographique face aux tensions géopolitiques. Toutefois, seules trois transactions ont dépassé le milliard d’euros, une tendance qui pourrait se maintenir en 2025.
Plusieurs facteurs ont entravé l’émergence de grandes opérations en 2024. Les taux d’intérêt, bien qu’en légère baisse, restent élevés, rendant les financements coûteux. Les valorisations des entreprises ont atteint une moyenne de 10,4 fois leur bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA), limitant l’attractivité des ventes. De plus, les délais réglementaires prolongés freinent la conclusion rapide des transactions, incitant les entreprises à privilégier des stratégies alternatives, comme les coentreprises ou les participations minoritaires.
Détente réglementaire et nouvelles opportunités à l’horizon
Les experts anticipent une légère détente réglementaire en 2025, ce qui pourrait relancer certaines grandes opérations. Le développement de nouvelles technologies et l’évolution des marchés émergents devraient également favoriser la consolidation. Néanmoins, les entreprises continueront d’évaluer minutieusement les risques macroéconomiques avant d’engager des capitaux importants dans des acquisitions majeures. En définitive, bien que la tendance des fusions-acquisitions en France reste haussière, la prudence s’imposera en 2025. Les entreprises devront jongler entre ambition de croissance et prudence financière pour s’adapter à un environnement toujours incertain.