Les taxes américaines menacent l'économie française

Le président Emmanuel Macron met en garde contre les potentielles hausses de droits de douane imposées par les États-Unis, qui pourraient peser lourdement sur les entreprises françaises et la compétitivité du pays.
L’enjeu est de taille pour la France, qui cherche à défendre ses intérêts économiques tout en maintenant de bonnes relations avec Washington. Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour l’Europe de rester unie et de ne pas céder face aux mesures protectionnistes américaines.
Un risque majeur pour les exportateurs français
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne connaissent un nouvel épisode inquiétant. Emmanuel Macron, lors d’une interview accordée à CNN et relayé par La Dépêche, a alerté sur les risques liés aux potentielles taxes douanières que Washington envisage d’imposer sur les importations européennes. Cette mesure, portée par le gouvernement de Trump, vise à réduire le déficit commercial américain, mais pourrait avoir de lourdes conséquences sur plusieurs secteurs clés de l’économie française.
« L’Europe doit être respectée en tant que puissance économique et réagir en conséquence » - Emmanuel Macron, président de la République
Parmi les industries les plus exposées, le secteur du luxe, l’aéronautique et l’agroalimentaire se retrouvent en première ligne. En 2024, la France a exporté pour plus de 50 milliards d’euros vers les États-Unis, faisant de ce pays son principal marché hors UE. Une taxation accrue sur des produits emblématiques comme les vins, les fromages et les avions Airbus risquerait d’alourdir les coûts pour les entreprises françaises, réduisant ainsi leur compétitivité sur le marché américain.
Les grandes entreprises en alerte
Les grandes entreprises françaises, particulièrement celles ayant une forte implantation aux États-Unis, redoutent l’impact de ces mesures protectionnistes. Airbus, déjà fragilisé par la hausse des coûts des matières premières, pourrait subir un ralentissement de ses ventes sur un marché clé. Dans le domaine du luxe, LVMH, qui réalise près de 27 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis, craint un recul des exportations et une hausse des prix pour les consommateurs américains. Bernard Arnault, PDG du groupe, a d’ores et déjà exprimé son inquiétude face à ces nouvelles barrières commerciales. L’industrie viticole française, qui exporte pour plus de 3 milliards d’euros de vin vers les États-Unis chaque année, risque également d’être durement touchée. Dans les semaines à venir, la réponse de Bruxelles sera déterminante pour protéger les entreprises françaises et éviter une escalade commerciale dommageable pour l’économie nationale.