14.02.2025
Anastasiia Chabaniuk
Auteur, expert financier chez Traders Union
14.02.2025

Déficit public en France : Emmanuel Macron remet en cause la règle des 3 %

Déficit public en France : Emmanuel Macron remet en cause la règle des 3 % Macron juge "caduques" les règles budgétaires de l’UE et plaide pour un nouveau cadre financier.

​Alors que la France peine à réduire son déficit public, Emmanuel Macron juge "caduques" les règles budgétaires européennes limitant le déficit à 3 % du PIB. Le président appelle à un nouveau cadre financier et monétaire, s'opposant ainsi à l'orthodoxie budgétaire défendue par l'Allemagne et la Commission européenne.

Le déficit public français a atteint 5,5 % du PIB en 2024, bien au-delà de la limite des 3 % imposée par le Pacte de stabilité et de croissance. Face à cette situation, la France est sous le coup d'une procédure pour déficits excessifs qui pourrait entraîner des sanctions de la part de l'Union européenne. 

Un déficit public hors des clous

Le gouvernement cherche à redresser la barre avec un plan budgétaire visant à réduire le déficit à 4,4 % en 2025, en combinant hausse des impôts et réduction des dépenses publiques. Parmi les mesures annoncées figure une taxe exceptionnelle de 8,5 milliards d’euros sur les grandes entreprises, une contribution accrue des ménages les plus aisés, et un gel temporaire des pensions de retraite. Ces ajustements, bien que nécessaires selon l’exécutif, suscitent des critiques de l’opposition et des partenaires sociaux, qui dénoncent une politique d’austérité risquant d’étouffer la croissance et de creuser les inégalités.

"Ce cadre financier et monétaire dans lequel nous vivons est caduc"- Emmanuel Macron

Dans un entretien accordé au Financial Times et relayé par L’Express, Emmanuel Macron a pris position contre les règles budgétaires actuelles, les jugeant inadaptées aux défis économiques et géopolitiques du moment. Il confirme également la nécessité pour l’Europe d’accélérer ses investissements sous peine de "sortie d’autoroute". 

Macron s’oppose aux dogmes budgétaires européens

Le chef de l’État français plaide pour une refonte du Pacte de stabilité et de croissance, qui impose depuis 1997 un plafond de 3 % de déficit public et 60 % d’endettement par rapport au PIB. Selon lui, ces règles restrictives empêchent l’Union européenne d’investir massivement dans des secteurs cruciaux tels que l’intelligence artificielle, la transition énergétique et la défense. Il propose donc de nouveaux mécanismes de financement collectif. Cette position se heurte cependant à la doctrine budgétaire défendue par l’Allemagne et plusieurs pays du Nord de l’Europe, qui prônent la discipline budgétaire et le respect strict des critères du Pacte de stabilité. Les prochains mois seront donc décisifs pour savoir si la France parviendra à convaincre ses partenaires ou si elle devra revoir sa stratégie économique.

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